42 000 euros bruts annuels. C’est le salaire moyen d’un junior chez Deloitte. EY grimpe à 45 000, PwC s’affiche à 46 000, tandis que KPMG dépasse la barre des 48 000. Sur les premières années, l’augmentation peut facilement flirter avec les 10 % par an, bien au-dessus de ce qui se pratique ailleurs dans le secteur.
Pourtant, la donne varie d’un cabinet à l’autre. Chacun impose sa propre logique : systèmes de primes, bonus, avantages en nature… Ces leviers font parfois exploser les écarts, attisent la rivalité interne et intensifient la tension à mesure que les promotions approchent. À Paris, la rémunération prend un vrai coup d’accélérateur. En région, elle reste souvent en retrait, confirmant la réalité d’un jeu concurrentiel à deux vitesses.
Les Big Four : acteurs incontournables du conseil et de l’audit
Sur la scène française du conseil et de l’audit, quatre noms font figure d’incontournables : Deloitte, Ernst & Young (EY), PricewaterhouseCoopers (PwC) et KPMG. Connus sous le nom de Big Four, ils monopolisent les grandes missions stratégiques. Leur emprise s’étend bien au-delà du territoire : ces groupes comptent parmi les poids lourds mondiaux du secteur.
Mais tous cultivent leur propre style. Deloitte adopte une vision transversale mêlant audit, fiscalité et stratégie. PwC, héritier de la tradition Coopers & Lybrand, mise sur la proximité client et la modernité digitale. EY s’appuie sur une force internationale et une politique volontariste de formation. KPMG, enfin, joue la carte d’un réseau territorial dense, ancré à Paris, Bordeaux, Lyon… et bien d’autres grandes villes françaises pour rayonner.
La profession porte encore les stigmates de l’affaire Enron et de la disparition d’Arthur Andersen. Depuis, la vigilance réglementaire et l’exigence opérationnelle sont devenues la règle. Si les Big Four continuent de dominer les classements, ils sont désormais challengés par des cabinets plus spécialisés, parfois beaucoup plus agiles.
Quelles différences de salaires entre les Big Four et les autres cabinets de conseil ?
Le classement des salaires les plus élevés anime régulièrement les discussions chez les jeunes diplômés comme chez les profils expérimentés. Sur le marché français, les Big Four font figure de bons élèves, proposant aux jeunes consultants des rémunérations séduisantes, entre 40 000 et 48 000 euros bruts dès l’embauche, hors primes.
Cependant, lorsque la comparaison s’étend aux cabinets de conseil en stratégie, les fameux MBB (McKinsey, BCG, Bain), le rapport de force s’inverse de façon spectaculaire.
Grade | Big Four | MBB (McKinsey, BCG, Bain) |
---|---|---|
Consultant / Associate | 40 000 – 48 000 € | 55 000 – 65 000 € |
Consultant senior | 50 000 – 65 000 € | 75 000 – 90 000 € |
Manager | 70 000 – 90 000 € | 110 000 – 140 000 € |
L’écart ne se limite pas au salaire fixe. Dans les MBB, les bonus sont parfois deux ou trois fois plus élevés, creusant l’écart dès le niveau de consultant senior. Et franchir le cap de senior manager ou de director propulse certains profils vers des niveaux de rémunération qui changent la donne.
Trois faits majeurs permettent de baliser ce paysage :
- Les diplômés issus de Polytechnique, HEC ou ESSEC préfèrent en général les cabinets de conseil en stratégie, attirés par la rapidité de l’évolution et le niveau de salaire proposé.
- Les Big Four, eux, proposent un scope de missions très large, valorisent fortement la mobilité internationale, et structurent des parcours solides, quoique plus linéaires.
- Choisir un cabinet, c’est aussi trancher sur son goût pour la spécialisation, l’envie d’élargir ses horizons internationaux ou de privilégier la stabilité.
Grilles salariales, évolutions de carrière et attentes professionnelles : ce qu’il faut savoir avant de postuler
La notion de parcours figé vole en éclats. Une carrière chez les Big Four avance à un rythme qui varie suivant le cabinet, la spécialité, la ville. Que ce soit chez Deloitte, EY, Pwc ou KPMG, la progression suit des étapes nettes : associate consultant, consultant, senior consultant, manager, senior manager, parfois director. Les augmentations accompagnent chaque évolution, mais l’écart persiste toujours face aux salaires des cabinets de conseil en stratégie.
Évolution de carrière et perspectives
Certains éléments donnent la mesure du rythme et des enjeux d’un parcours professionnel chez les Big Four :
- La progression dépend avant tout de la performance individuelle, mais aussi du contexte du cabinet à l’instant T.
- Pour les meilleurs profils, une promotion intervient généralement tous les deux à trois ans.
- Le passage au rang de manager principal ou de director entraîne un vrai bond de rémunération, accompagné d’une compétition qui se durcit fortement.
La mobilité interne est au cœur de la culture Big Four. Changer de département, passer de l’audit au conseil, tenter l’aventure internationale (Londres, New York, Dubaï…), les opportunités sont nombreuses. Les jeunes diplômés des écoles de commerce et d’ingénieur attendent désormais plus qu’un simple plan de carrière : apprentissage accéléré, missions à fort impact, et, si possible, équilibre vie pro/vie perso. Les horaires sont denses, la pression réelle, mais la variété des missions et la robustesse de l’emploi restent des atouts marquants, face à la concurrence des cabinets de conseil en stratégie.
Faire le choix d’un Big Four, c’est prendre un ticket pour une arène exigeante, où rien n’est jamais acquis. Mais chaque étape gravie, chaque mission menée, forge une expérience qui continue d’attirer des centaines de candidats. On entre chez les Big Four pour accélérer ; certains y restent, d’autres s’envoleront. La scène reste ouverte, et le spectacle, rarement prévisible.